Enquête sur la pénurie en salariat dans le département du Nord.

L’ordre constate que la démographie incontrôlée des M-K ne permet pas de pallier le déficit de kinésithérapeutes salariés. Selon le rapport de l’observatoire de la démographie du conseil national, 15% des postes budgétés ne sont pas pourvus soit environ 3 000 postes. La principale conséquence de ce déficit est que 7% des postes de kinésithérapeutes à l’hôpital ont disparu au profit notamment des postes de moniteurs de sport. L’Ordre reste par ailleurs attentif à tout signalement de dépassement de tâches.

Qu’en est-il de la pénurie dans notre Département ?
Le CDO a lancé une enquête : 19 Etablissements ont répondu, dont 13 Centres Hospitaliers, 5 Etablissements de Soins de suite et de Réadaptation (SSR) et 1 foyer d’accueil médicalisé (FAM).

13 Etablissements n’ont pas leur effectif au complet, le manque est en moyenne de  21% (médiane d’effectif à 12 équivalents temps plein). Pour 8 d’entre eux, le manque dure depuis plus d’un an et sur les 6 au complet, 2 ont connu des difficultés dans l’année.

On retrouve des résultats déjà constatés en 2009 (BULLETIN N°6): l’accueil d’Etudiants ne préserve pas de la pénurie, idem pour le travail en SSR avec plateau technique. Seul un Centre avec une activité très spécialisée parait mieux résister.

Par contre, tous les Etablissements déclarent aujourd’hui offrir des conditions incitatives: 12 proposent des reprises d’ancienneté totales, 9 des conditions supérieures au statut et 7 des primes spécifiques.

16 Etablissements se déclarent en tension par rapport à la situation des M-K, notion qui induit une difficulté de fonctionnement ou une perte de qualité du service rendu.

Les structures proposent qu’un temps de salariat soit imposé en début d’exercice. C’est oublier que les Etudiants payent leurs études, une contrepartie d’obligation de service serait donc illogique. Curieusement, les contrats d’apprentissage ou de bourse ne sont proposés que par 4 structures. Ils correspondent pourtant au souhait exprimé.

Il faut rester prudent sur les constats, mais notre Département bien qu’ayant des atouts  (2 Instituts de Formations, la proximité de la Belgique) semble tout autant, voire plus, en manque de Masseurs-Kinésithérapeutes que les autres Départements. C’est plus pénalisant encore, quand on considère que la situation sanitaire du Nord est très préoccupante du fait de problématiques de santé publique particulièrement aigues.

C Denoyelle