Bonjour M. Paparemborde, vous êtes Directeur de l’Institut de formation en Masso-Kinésithérapie de la région sanitaire de Lille, Conseiller et Trésorier adjoint du Conseil National de l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes. Pouvez-vous nous faire le point sur l’avancée de la réforme des études ?
Seize organisations professionnelles, dont les syndicats (CGT, FO, FFMKR, SNMKR, SNIFMK, FNEK, UNSA, SUD, ALIZEE…), le Conseil National de l’ORDRE, se sont fédérés autour d’un projet commun. Il faut souligner cette entente visant à obtenir la mise en place d’une formation de 4 ans d’Etudes, après une année de sélection universitaire, première année commune aux études de santé (PACES) ou de Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS). La formation serait alors de niveau grade master 2.
Les 4 ans permettraient une meilleure assimilation d’un programme excessivement « lourd », 3300 heures en 3 ans actuellement. Le contenu de la formation a évolué en 1989 sans adaptation de la durée. Il faut tendre vers une formation de 3500 heures en 4 ans assurant aux étudiants une meilleure assimilation, une attitude réflexive sur les traitements et l’approfondissement de certaines disciplines (vestibulaire, maxillo-faciale…mais aussi Education thérapeutique…).
Le Master favorisera une avancée vers l’accès à une profession à compétence Médicale limitée, à la prise en charge en première intention et à une formation à la recherche. A ce jour, le gouvernement maintient la proposition d’une année de sélection et 3 ans d’Etudes.
Certains estiment qu’il faudrait, à l’image d’autres professions, accepter ce schéma car ils en espèrent une revalorisation statutaire, notamment en salariat.
Les seize organisations, qui portent le projet sont en accord total pour ne pas « brader » la formation. Une refonte des études permettra aux salariés un partage des compétences, une autonomie plus large. Les réformes sont rares, il ne faut pas manquer ce virage.
Si des revalorisations sont possibles, à fortiori, elles seront plus facilement accessibles par l’obtention du niveau Master. De plus, de nouvelles propositions seront faites par les seize pour tenter de « débloquer » la situation.
Quelle est votre vision du Masseur-Kinésithérapeute à travers ce projet de réforme ?
La réforme, en améliorant la formation, enrichira la démarche des Masseurs-Kinésithérapeutes dans la mise en œuvre et l’analyse de ses pratiques.
Des évolutions vers l’élargissement des compétences, l’accès aux soins de Masso-Kinésithérapie en première intention, le développement de la recherche, participeront à une amélioration des soins de nos patients et c’est bien là l’essentiel.
Interview du 12 juin 2014 par Christophe Denoyelle, représentant salarié du CDO 59